Quelques informations
Notre parcours
Préparatifs
Le trajet
Les participants
La valise
Répartition du budget
Voyage
La Namibie est environ une fois et demi plus grande que la France, alors prétendre tout visiter en deux semaines est ridicule. Et puis il y a tant à voir qu'il fallait faire des choix. Mettre de côté les chutes Victoria par exemple, que l'on retrouvera pour sûr lors d'un futur voyage au Botswana, mais aussi toute la partie sud qui nous aurait sans aucun doute beaucoup plu. Voyager, c'est aussi faire des choix. Nous commencerons donc par le centre avant de rejoindre l'incontournable parc d'Etosha, poursuivrons sur la côte Atlantique pour enfin finir par le désert et ses fameuses dunes rouges.
Le voyage depuis Paris sur Qatar Airways avec une escale à Doha est agréable. La compagnie a contribué au tourisme en Namibie, car le billet d'avion est relativement abordable. C'est une compagnie de pointe, et ça se sent. Un A380 d'abord, avec beaucoup de place pour les jambes (ouf) puis encore et toujours un service impeccable durant le second vol Doha / Windhoek, capitale de la Namibie.
Nous survolons les terres ocres de l'Afrique avant d'atterrir et de descendre sur le tarmac, il fait très chaud et sec, nous sommes le 25 décembre, nous fêtons Noël en Namibie !
Un membre de l'agence Bushlore, chez qui nous avons loué notre 4x4, nous attend à l'aéroport pour nous montrer directement notre véhicule et ses fonctionnalités. Avec la chaleur, la fatigue du vol, l'excitation du périple qui nous attend, nous avons du mal à nous concentrer sur les longues explications en anglais mais nous restons un minimum concentrés, nous n'avons jamais conduit un véhicule pareil !
Pour voyager au mieux en Namibie, il est indispensable d'avoir son propre 4x4. Il en existe de différentes sortes, et la plupart comportent des couchages ultra-ingénieux pour dormir en toute quiétude dans les différents campsites du pays. Il est bien sûr possible de se limiter à un 4x4 simple et de privilégier des hôtels, mais ce serait vraiment dommage de perdre ainsi toute la saveur et toute la liberté qu'apporte ce système de 4x4 / lit.
Nous avons choisi l'agence Bushlore, l'une des plus réputées du pays. Ils sont disponibles et efficaces. Attention, ne faites surtout pas comme nous ; nous nous y sommes pris au dernier moment pour choisir notre 4x4 (quelle erreur !). Il existe différentes agences qui louent des 4x4, mais toutes sont prises d'assaut par les touristes, si bien qu'il ne reste assez rapidement plus rien et peu de choix.
Nous avons eu de la chance avec notre modèle de voiture car il était véritablement parfait pour ce type de voyage. Une voiture puissante, du matériel de camping pratique et un lit confortable facile à mettre en place sur le toit. Prenez le temps de bien choisir un 4x4 adapté, car c'est à l'intérieur que vous passez une grosse partie de vos journées durant ce voyage.
Nous prenons donc place dans le 4x4, conduite à gauche, c'est la 1e fois et il faut prendre en main le véhicule ! Nous raccompagnons l'agent à l'agence de Windhoek et en profitons pour louer un téléphone satellite, au cas où...
Nous ne nous attardons pas à Windhoek, privilégiant la découverte de la ville à la fin du voyage, et notamment avec les achats de souvenirs.
Nous voulons nous ravitailler pour commencer l'aventure, mais en ce jour de Noël, les centres commerciaux sont fermés. Nous prenons donc la route vers le nord, direction Etosha pour découvrir le centre de la Namibie.
Petit stop à une station-service après 2h de route, nous sommes bien fatigués. On en profite pour faire un premier gros plein d'essence, manger et acheter un minimum de victuailles et cherchons un lieu où s'arrêter pour la nuit. Nous découvrons les paysages du nord du pays, très changeants !
Trouver un campsite est une obligation en Namibie. Interdit donc de camper où vous voulez au risque de recevoir une contravention. Objectivement, il est très peu probable qu'un policier vous arrête tant le pays est grand et la population faible, mais les campsites sont tous bien équipés et facile d'accès, si bien qu'il serait vraiment dommage de s'en priver.
Nous avions lors de la préparation du voyage noté les campsites qui pouvaient nous intéresser sur la route, tout en se gardant la possibilité de changer d'avis au dernier moment. Il vaut mieux prévoir la possibilité d'être souple, car le voyage aura son lot d'imprévus. Sur place, nous avons une carte papier du pays, un guide de voyage, un GPS dans le 4x4 que nous n'aurons jamais réussi à faire fonctionner, et nos portables en mode avion pendant 2 semaines. Il fallait donc bien observer les panneaux en bord de route et ne pas rater un campsite, au risque de faire encore quelques kilomètres ! Nous avions décidé de ne réserver aucun campsite, si bien qu'il fallait avoir de la chance pour obtenir une place au dernier moment. En soi, nous avons été chanceux et il n'y a que 2 fois où nous avons été refoulés.
Nous trouvons le Campsite Ostrich Farm vers 18h (le soleil commence alors à se coucher...), il ne reste qu'un emplacement, ouf ! Nous nous installons et découvrons les joies du camping en essayant de monter la tente sur le 4x4, nous découvrons le matériel fourni à l'arrière du véhicule, nous tentons de faire un feu et nous prenons une douche à l'extérieur en se faisant sécher par les derniers rayons de soleil. On se pose, il fait nuit et doux, un silence apaisant, nous réalisons enfin que nous sommes en Afrique.
Avant de traverser ce gigantesque parc naturel et de quitter la route goudronnée, nous dégonflons les pneus pour pouvoir rouler sur les pistes. Au milieu du parc, nous contournons un immense plateau rocheux dans une plaine quasi déserte. Nous parcourons déjà plus de 550km en cette première journée... Nous nous rôdons avec le 4x4, finalement, ça n'est pas si compliqué !
Nouveau plein d'essence à Otavi, le 4x4 consomme pas mal d'essence, et nous faisons entre 300 et 500 kilomètres par jour. Le véhicule a un gros réservoir, et on a même deux jerricans sur le toit si besoin, mais nous ne les avons jamais remplis. Peut-être aurions-nous dû car nous nous sommes fait peur quelques fois...
Pour la petite anecdote, on s'était arrêté sur le bas-côté de la route avec le 4x4 car on avait tourné au mauvais endroit à Otavi. Un véhicule de police s'est approché de nous, on a eu peur de se faire remonter les bretelles. Au lieu de ça, les policiers nous ont indiqué la route sur la carte et aidé à retourner en sens inverse. Un exemple parmi d'autres pendant notre périple de la sympathie des Namibiens et des autres voyageurs.
Vers 16-17h, on entreprend de trouver un campsite pour la nuit avant que la nuit ne tombe. Nous avons un peu de difficulté à repérer le Ulris Lodge après avoir aperçu le panneau. Le lodge est rempli mais nous sommes les seuls clients sur le campsite. Plutôt bien aménagé, nous nous y sentons très bien. Nous arrivons même à faire notre premier feu de camp, appelé Braai ici, pour y cuire du maïs. Table et chaises de camping autour du feu, les serviettes qui sèchent sur les arbres, on utilise avec parcimonie l'eau du robinet du campsite, pour éviter de vider notre réserve d'eau dans le 4x4. Nous prenons notre rythme du soir avec l'installation de notre camp et du repos mérité.
L'une des raisons pour lesquelles nous avons choisi la Namibie : le parc national d'Etosha NWR, regroupant un grand nombre d'animaux d'Afrique dans un environnement naturel. On avait lu que le mois de décembre était peu propice à la découverte des animaux, que l'on verrait plutôt des oiseaux. Coup de chance ou non, nous avons eu l'occasion de voir la plupart des animaux vivants à Etosha sur seulement 2 jours parcourus !
Nous entrons donc dans le parc d'Etosha tout à l'est, par l'entrée de Namutoni. Nous devons savoir à l'avance combien de temps nous resterons car nous payons notre billet en fonction du nombre de jours sur place. Une fois entrés, l'excitation commence à monter : quels animaux allons-nous apercevoir en premier ? Devons-nous rouler longtemps ? Attendre à un endroit précis ? L'endroit est très vert, tout plat, et au centre un immense désert de sel poussiéreux, le pan d'Etosha.
La première matinée, nous observons déjà des troupeaux de gnous, de zèbres, d'onyx. Puis nos premières girafes, des oiseaux en tout genre, des autruches, des phacochères et des troupeaux d'antilopes. On en prend véritablement plein les yeux ! Les animaux sont les rois ici, c'est presque intimidant de les voir évoluer dans l'immense réserve naturelle d'Etosha.
Sur un chemin, quelques 4x4 sont regroupés, il y a sûrement quelque chose à voir. Lentement, nous roulons. Nous avons une chance incroyable de croiser un lion et une lionne ensemble ! Quelle prestance, la fourrure épaisse du lion, les muscles saillants de la lionne, ils sont superbes. Nous déjeunons près d'un waterhole dans la voiture (interdiction de sortir du véhicule bien sûr, les félins rôdent !). Nous attendons patiemment que des animaux viennent s'abreuver, mais il fait très chaud, ils se cachent à l'ombre.
Nous n'avons pas d'endroit où dormir cette nuit, et dans le parc d'Etosha, il y a peu de campsites. Nous tentons le coup dans l'après-midi à Halali, par chance, il y a de la place. Nous profitons de la piscine et nous nous reposons tranquillement. Il y a un autre waterhole tout proche du campsite, où il est possible d'apercevoir des animaux s'abreuver au coucher du soleil. Nous attendons longtemps en silence, il y a quelques oiseaux mais rien de plus, il fait bien trop chaud. Nous nous couchons tôt pour espérer voir plus d'animaux le lendemain à la fraîche.
Nous partons du campsite pour nous arrêter près d'un waterhole. Nous sommes seuls, en attendant les animaux, nous mangeons dans la voiture. Sans bruit, nous voyons arriver lourdement un magnifique rhinocéros. Il n'est pas si loin de la voiture, nous ne bougeons pas, à peine osons-nous ouvrir un peu la fenêtre pour prendre une photo ! Il descend lentement près du trou d'eau pour y boire, avant de repartir. Quel moment incroyable !
Nous changeons d'endroit et nous nous rapprochons du désert de sel. Deux voitures sont garées et attendent. Nous cherchons autour ce qu'il y a à voir et, -incroyable-, 3 guépards, magnifiques, se faufilent discrètement dans les fourrages et disparaissent. Sur le chemin, nous apercevons aussi une hyène, toute proche de notre véhicule. On se croirait dans Le Roi Lion !
Nous sortons du parc par l'entrée d'Okaukuejo, nous serions bien restés plus longtemps. Quel endroit spectaculaire que la réserve d'Etosha ! Impossible de venir en Namibie sans y passer quelques jours.
Comme pour nous souhaiter une bonne continuation, nous croisons sur le chemin de la sortie un superbe éléphant, qui joue avec les branches d'arbres. Nous essayons de nous rapprocher au plus près sans l'effrayer, éteignons le moteur et l'observons. Sacré gabarit, ce pachyderme est impressionnant ! Sur la route au loin, nous apercevons un petit groupe d'éléphants avec un éléphanteau adorable. Nous quittons Etosha avec beaucoup de respect pour le gouvernement namibien qui oeuvre pour la préservation de sa faune animale.
Changement de décor plus rocheux, plus montagneux, plus rouge dans la région du Damaraland, au nord-ouest du pays, que nous traversons pour atteindre ensuite l'océan Atlantique. Les paysages sont à couper le souffle, nous en prenons plein la vue. Le chemin est long, mais l'avantage en Namibie, c'est qu'on peut s'en sortir sans GPS ou portable, les routes/pistes sont droites et en parfait état, et quand il y a un croisement, les panneaux indiquent clairement la direction. Peu de chances de se perdre donc (quoique...!). Les péripéties du voyage commencent !
Nous roulons vers Outjo, déjeunons en bord de route (le camping-gaz est très pratique !), puis bifurquons vers Kamanjab. Une pluie battante s'abat sur nous avec des rafales de vent, nous ne voyons plus rien, le 4x4 bouge malgré son poids, on s'arrête sur le bas-côté en attendant. A Kamanjab, il y a une station-service, nous en profitons pour faire un plein d'essence car nous ne savons pas à quel endroit il y en aura de nouveau... En Namibie, il y a peu de villages, peu de personnes, beaucoup de grands paysages où on se sent isolé, mieux vaut prévoir le coup avec l'essence, l'eau potable, la nourriture pour être autonome au cas où ! La route s'arrête là, on s'aventure à nouveau sur les pistes en direction de Palmwag. Les heures passent et il faudrait trouver un campsite pour la nuit.
On ne croise quasi personne sur la piste. Sur notre carte, on repère un campsite. On tente notre chance mais l'endroit est complet (3 emplacements seulement). On nous conseille d'aller jusqu'à Palmwag où il y a un autre campsite. Il est presque 18h, il va falloir faire vite. Nous traversons la Grootberg Pass, le coucher de soleil est magnifique dans ces montagnes rouges, l'endroit est complètement désert. Le 4x4 peine à monter, on n'a pas encore eu l'occasion de tester la fonction "4 roues motrices". On atteint enfin le col, mais dans la descente, nous ne sommes pas très rassurés, le véhicule ne répond pas vraiment au frein, l'embrayage est difficile, le voyant ABS s'allume et les aiguilles du tableau de bord ne marchent plus. Par sécurité, on s'arrête. Nous tentons de déchiffrer le manuel de la voiture en anglais, finalement on teste notre téléphone satellite loué pour appeler Gavin, notre agent chez Bushlore. Ca ne capte pas bien, on se met debout sur le toit du 4x4 pour tenter de comprendre quelque chose, mais en anglais, nous avons du mal. On refait des essais avec le véhicule et la nuit tombe doucement...
Légèrement en panique et croyant que le voyage s'arrêterait là avec une belle facture chez le garagiste en prime, un 4x4 arrive avec un couple de français à l'intérieur. Quelle chance ! Ils testent notre 4x4 et nous proposent de les suivre jusqu'à Palmwag au cas où. Ils ont une réservation de lodge là-bas, il ne faut pas qu'on les mette en retard. Phares allumés, appuyant un peu sur l'accélérateur, on les suit dans la nuit tombante. Rassurés d'arriver à bon port, on trouve une place au campsite de leur lodge et dînons avec eux pour les remercier chaudement. Nous passons une très agréable soirée avec ce couple installé au Gabon depuis quelques années et qui parcourent les pays d'Afrique pendant leurs vacances.
Nous repartons le lendemain de notre côté, reposés mais toujours inquiets de ce voyant ABS toujours allumé. Sur la route, arrêtés de nouveau sur le bas-côté, une famille Sudaf' vient demander si tout va bien et propose de tester le 4x4 (la gentillesse et l'entraide en Namibie sont incroyables !). Ils nous assurent que le véhicule roule bien. On continue donc notre route, (presque) rassurés. La piste est très vallonnée, autour de nous, la terre est rouge avec plein de petits arbustes verts. L'endroit est sublime, presque lunaire ! Nous roulons quelques heures en nous apercevant trop tard que nous ne sommes pas en direction de Bersig, mais de Warmquelle... Petite erreur de 80 kilomètres et pas mal d'essence gaspillée, il faut retourner en sens inverse.
Nous repassons donc par Palmwag pour cette fois-ci, atteindre le village de Bergsig, plutôt un lieu-dit en réalité. On s'arrête au milieu de nulle part pour grignoter, il y a un soleil de plomb. Heureusement que nous avons un peu de clim' en voiture. On repart dans ce désert rouge et rocailleux jusqu'à l'entrée du Skeleton Coast Park, réserve naturelle qui borde l'océan Atlantique. Nous avons hâte de voir la mer !
Changement de décor pour la côte ouest de la Namibie, qui borde les eaux froides de l'océan Atlantique. Nous passons par des dunes de sable blanches, jaunes, puis oranges et enfin rouges. Nous longeons donc du nord au sud le parc national de la Skeleton Coast, puis la National West Coast avant de finir notre voyage dans le fabuleux désert du Namib. En route !
De Bergsig, nous arrivons enfin à la porte d'entrée du Skeleton Coast Park, qui est un autre parc naturel en Namibie. Nous devons nous y arrêter pour obtenir un permis, comme à Etosha. Nous avons tout juste assez de dollars namibiens pour payer, il ne nous reste plus d'argent en cash, et presque plus d'essence... De plus, il n'y a dans ce parc qu'un campsite, à Torra Bay, et s'il n'y a plus de place, interdiction de dormir dans ce désert blanc, des lions rôdent dans les dunes... L'entrée ferme à 19h si l'on doit ressortir. Bon coup de stress !
On est donc pressé d'arriver à Torra Bay en espérant y trouver une place pour dormir. Mais en quittant Springbokwasser où il y a 2-3 maisons, un vieux monsieur nous interpelle pour l'aider. Avec la batterie de notre 4x4 et des pinces, on essaie de remettre en marche tant bien que mal une grosse turbine à essence qui alimente l'électricité (probablement pas aux normes) des petites cabanes. Nous reprenons enfin la route pour une cinquantaine de kilomètres, sur une longue piste de sable blanc. Nous sommes complètement seuls, l'ombre des nuages sur les dunes donne un spectacle extraordinaire. Torra Bay est donc un lieu-dit sur la mer, un grand campsite rudimentaire, bruyant mais familial où dorment en grande majorité des Sudaf' en 4x4 qui viennent pêcher. Il fait plus frais et couvert, on prend un grand bol d'air marin.
De Torra Bay, nous quittons la Skeleton Coast Park en roulant vers le sud. La piste est en parfait état mais nous n'avons plus beaucoup d'essence. Il n'y avait malheureusement plus de diesel disponible au campsite. Petit arrêt à Cape Cross pour aller voir la colonie d'otaries. L'endroit est très spécial, il y a effectivement des centaines d'otaries qui braillent sur la plage, et dans une puanteur indescriptible. On ne reste pas longtemps...
Sauvés, une station-essence ! On refait un bon plein et on retire de l'argent liquide pour le reste du voyage. Nous avons encore quelques kilomètres à faire sur route goudronnée jusqu'à Swakopmund, où nous passerons la nuit.
Swakopmund, c'est la station balnéaire privilégiée des Namibiens et des Sudaf en vacances. Beaucoup d'activités sportives telles que le surf sur les dunes ou des sorties en quad sont proposées. Son centre-ville peut avoir son charme avec ses maisons d'inspiration allemande. Nous trouvons un campsite proche de la plage, qui ressemble à celui de Torra Bay, très familial. La température de l'eau et le vent sont peu propices à la baignade, on en profite pour se balader.
Juste à côté de Swakopmund, nous nous arrêtons dans la petite ville et le port de Walvis Bay. Nous sommes le 31 décembre, tout est fermé mis à part les restaurants qui sont bondés. Les familles profitent de ce dernier jour de l'année, ensoleillé en Namibie, pour déjeuner ensemble. Quant à nous, on file vers le sud pour découvrir le Namib Naukluft Park et le désert rouge...
Pour clôturer le voyage en beauté, direction le Namib Naukluft Park pour découvrir enfin les fabuleuses dunes rouges dans le désert du Namib. Nous empruntons la C14 pour descendre dans le grand centre du pays.
Nous quittons donc Walvis Bay et la côte Atlantique pour rejoindre une piste, la route C14, qui nous conduit vers l'intérieur des terres. On traverse, après une centaine de kilomètres, le canyon de Kuiseb, endroit assez impressionnant, lunaire avec des montagnes striées couleur chocolat. On atteint la pass de Kuiseb, beaucoup de montées, de descendes, des virages (très) serrés. Encore une fois, on ne croise personne sur la route... Seuls au monde !
Nous roulons en direction de Solitaire. L'après-midi avance, il serait temps de trouver un campsite pour la nuit, mais il n'y a aucun panneau. Ah si ! On ne s'y attendait pas, un panneau indiquant que nous traversons le Tropique du Capricorne. On approche d'un lodge avec un campsite, mais l'endroit est complet (2e fois que cela arrive), on repart...
Ouf, ça y est, nous trouvons à temps notre endroit pour dormir au Cha-re Camping. Nous sommes les seuls, avec l'homme qui s'occupe du campsite, et qui ne parle pas anglais ! On arrive tout de même à se faire comprendre, le lieu est superbe. Pour notre soirée du Nouvel An, on ne pouvait pas rêver mieux ! Heureusement que nous avons quelques réserves de nourriture dans le 4x4 car il n'y a pas d'épicerie à des kilomètres à la ronde. On s'installe et on découvre les environs en allant marcher un peu. Pas un bruit dans ce paysage lunaire orangé. Pendant le dîner (on s'est refait un braai), il fait déjà nuit, on observe le trou d'eau près du campsite, en espérant apercevoir des animaux. Quelques zèbres s'approchent enfin, puis quelques troupeaux, des onyx aussi. Les zèbres se battent entre clans dans un bruit de coups de sabots. Quel spectacle pour fêter cette fin d'année !
1e janvier, début d'une nouvelle année ! Pour cette journée, nous partons découvrir le désert du Namib. On met un réveil très tôt pour profiter d'un magnifique lever de soleil. On file vers Solitaire, sorte de petite oasis, qui nous permet de faire un plein d'essence et de victuailles.
Nous traversons Sesriem, autre petite localité permettant de se ravitailler, mais aussi la porte d'entrée des dunes de Sossusvlei. On commence à les voir au loin, l'excitation monte d'un cran. Arrivés à l'entrée du parc national, nous payons notre permis et cherchons tout de suite un campsite pour la nuit sur place. Une fois trouvé, nous filons découvrir enfin ce fameux désert du Namib.
On roule sur une soixantaine de kilomètres sur une belle route goudronnée en se rapprochant des dunes. Le paysage est sensationnel, le sable est vraiment de couleur orangée ! Petit arrêt au parking, les 4 derniers kilomètres se font dans le sable. En mode 4 roues motrices activé, on tente le coup, tant qu'à faire d'être venu jusqu'ici, 1e conduite en 4x4, 1e conduite à gauche, donc 1e conduite dans le sable ! Belle erreur... On roule à fond en zigzagant à peine 10min qu'on s'ensable. On essaye de reculer, d'accélérer, ça ne fait qu'empirer les choses. Autour de nous, deux 4x4 arrivent pour nous aider, ralentissent et s'enlisent à leur tour. Un troisième fait de même ! On s'entraide tous les uns les autres en poussant les véhicules et surtout avec l'expérience du conducteur de la navette de la NWR. Tout le monde repart enfin. On décide de retenter le coup, et... on s'ensable de nouveau. Seuls, on sort la pelle du coffre pour creuser autour des roues, et essayer de placer sous les pneus des grosses bandes de caoutchouc. Le soleil est à son zénith, brûlant, tout comme le sable, on est en plein désert. On vide nos derniers litres d'eau. Par chance, encore une fois, le conducteur de la navette vient nous sauver. Il nous ramène au parking et cette fois, on y laisse le 4x4 et on part avec lui, une famille d'Allemands et des Italiens. Il nous emmène à Sossusvlei, un immense pan, en plein désert orange, avec des restes d'arbres desséchés par la chaleur. On marche dans les dunes pour atteindre Deadvlei (vallée de la mort), le paysage est tout simplement spectaculaire avec ces contrastes orange, blanc et le bleu du ciel. De là, on aperçoit Big Daddy et Big Mama, deux énormes dunes qui culminent à plus de 300m. On s'aventure sur les crêtes et on court dans les pentes de sable, nous revenons épuisés, mais le panorama à couper le souffle vaut largement le coup d'oeil ! Au retour, nous faisons un stop près de la Dune 45, le vent se lève et fait tourbillonner le sable orange sur la crête, magnifique !
Nous revenons au campsite réservé ce matin, bien fatigués par cette journée forte en émotions. On se dépoussière sous une bonne douche fraîche. L'endroit est bien agréable, le soleil se couche sur les dunes qu'on aperçoit au loin. On est réveillé le lendemain par une petite tempête de sable, on range rapidement nos affaires et on file sur la route, il y a de la poussière partout.
Pour changer du désert, on passe deux jours dans les Naukluft Mountains. Rocheux, aride, un autre type de paysage s'offre à nous. On décide de partir randonner quelques heures en suivant le parcours du Waterkloof Trail, qui est une boucle de 17km à partir du campsite. Il faut compter environ 7h de marche, on se met donc rapidement en route avec un bidon entier d'eau dans le sac. On est complètement seuls à nouveau, nous traversons une rivière, un ravin, un canyon, un plateau et une crête rocheuse. On perd du temps à trouver les flèches indicatives peintes sur des pierres au sol. Le chemin est escarpé. On croise un groupe de babouins pas très sympathiques et de gros insectes nous suivent. Nous nous rafraichissons en nous baignant dans une piscine naturelle. L'heure tourne, nous n'avons plus beaucoup d'eau dans notre bidon, nous ne sommes pas si sûrs de pouvoir aller jusqu'au bout des 4h de marche restantes avant la tombée de la nuit. Nous rebroussons rapidement chemin.
Ce campsite est proche d'une rivière et perdu en plein milieu des montagnes. Les dunes nous manquent mais ici, pas de tempête de sable ! Repos bien mérité après cette bonne journée de marche.
Pour la fin du voyage, nous avions réservé en amont un sublime lodge au milieu du désert, proche de Solitaire. Pour y accéder, il faut monter en 4x4, en mode roues motrices activé. Une fois sur place, on ne bouge plus pendant deux jours complets, le rêve ! Chaleureusement accueillis avec une boisson sur la terrasse principale, nous embrassons la vue qui s'offre à nous, un panorama des plus extraordinaires d'un désert rocailleux sans fin, avec les dunes rouges de Sossusvlei à l'horizon. On nous emmène dans la double "tente" (en dur), tout au bout du lodge, la plus isolée, la plus spacieuse, la meilleure, avec sa petite piscine privative, un lit énorme (ça change de la tente sur le 4x4 !), une salle de bain séparée avec une vraie douche et une baignoire. En demi-pension pour deux nuits sur place, nous nous reposons et profitons du lieu incroyable où nous sommes. Un vrai coup de coeur !
Il est temps de rentrer, nous avons 300 kilomètres sur piste, puis sur route goudronnée à parcourir pour atteindre Windhoek. Les réflexes sont maintenant pris avec le 4x4, on le manie à la perfection ! Sur piste, on s'éloigne des véhicules qui roulent en sens inverse pour éviter les projections de pierres sur le pare-brise, on roule au milieu quand la route devient de la "tôle ondulée", on passe en mode 4 roues motrices quand il y a une grosse montée pour passer un col, etc. Nous profitons des derniers moments dans ce 4x4 qui nous aura suivi pendant tout le périple, des paysages que nous traversons une dernière fois. Un peu de nostalgie s'empare de nous en cette fin de voyage.
Arrivée compliquée à Windhoek, on tente d'utiliser le GPS du véhicule pour atteindre le centre-ville mais on tourne en rond. Nous trouvons un hôtel simple pour dormir une courte nuit, nous quittons le pays le lendemain aux aurores. On vide entièrement le 4x4 de nos affaires avant d'appeler Gavin, de l'agence Bushlore, pour qu'il vienne récupérer le véhicule. On a un peu peur de payer de belle facture de garagiste avec les aiguilles du tableau de bord qui ne marchent plus et le voyant ABS allumé en permanence depuis la Grootberg Pass (ça nous aura suivi pendant tout le voyage cette histoire...), mais il n'en est rien, ouf ! Nous réservons un taxi pour le lendemain 5h pour l'aéroport et finissons la journée en nous promenant dans le centre-ville, qui n'a pas beaucoup d'intérêt pour nous. Les grands espaces isolés de la Namibie nous manquent déjà...
Lexique
Langue parlée en Afrique du Sud et en Namibie originalement issue des colons néerlandais.
Nom donné aux colons néerlandais et allemand en Afrique du Sud.
Barbecue Afrikaners
Namibia Wildlife Resorts
Le pan d'Etosha est une vaste étendue composée du plus grand marais salant d'Afrique couvrant plus d'un quart du parc national d'Etosha. Il y a aussi un ancien pan dans le désert du Namib à Sossusvlei.